DECLARATION DES ELUS UNSA MAIF
« Groupe de plus de 7 000 salariés, la MAIF a une responsabilité sociale qu'elle entend assumer pleinement. La confiance a priori qu'elle promeut dans la relation avec ses sociétaires est la même qu'elle érige en principe de management. En contrepartie, elle doit pouvoir compter sur l'esprit de responsabilité, d'initiative et d'implication de ses acteurs pour offrir le meilleur des services. »
« Parce que nous considérons que le respect de chaque salarié et la qualité de vie au travail sont des leviers de cohésion sociale et de performance ».
(source : entreprise.maif.fr)
Apparemment, ces principes ont dû échapper à certains membres de notre Direction…
Ainsi très récemment, le responsable de la filière Face à Face, a estimé que la cause de la faiblesse du niveau de production épargne et prévoyance était LE CONSEILLER MAIF.
Le responsable de cette filière a donc tenu a rappeler, dans un certain nombre de messages adressés à ses équipes, la hauteur de ses attentes et les moyens à mettre en œuvre pour y parvenir, quitte « à dégrader à court terme le climat social, et à l'assumer ».
Il a donc été demandé d'augmenter le niveau d'exigence, tout en restant dans la bienveillance bien entendu, et de mettre en mouvement l'ensemble des collaborateurs ( conseillers et managers).
Les moyens préconisés :
- des accompagnements de proximité et « la contrainte
d'un plan d'accompagnement plus dur si nécessaire… », qui renvoie à une notion à peine voilée de construction de dossier d'insuffisance professionnelle que nous avons aussi entendue sur le terrain.
-
Un focus mis sur « les collègues qui ne font pas » , qui sont reçus en entretiens individuels de recadrage par leur managers ou RR. Des entretiens où les collègues sur la sellette peuvent être invités sans grande bienveillance à se projeter sur la délégation de demain pour savoir comment ils s'y voient, au vu du pivot pris et des objectifs de plus en plus forts en assurance de personnes.
- une
proposition systématique, bien éloignée du
service personnalisé de qualité, de l'écoute des besoins des sociétaires, et du conseil que nous leur devons.
Ce message du responsable de la filière face à face, ayant reçu l'aval de sa Direction, a été comme il se doit relayé par les RR avec, selon les régions, un excès de zèle plus au moins prononcé et des dérapages verbaux pouvant s'apparenter dans certains cas à des menaces sur l'emploi des salariés de la filière Face à Face…
L'UNSA MAIF s'insurge contre cette démarche basée sur la peur et une pression intolérable mise sur les salariés (conseillers et managers).
Est-ce cela la différence MAIF ?
Comment peut-on croire que « la MAIF a développé un modèle d'assurance mutualiste centré sur l'humain » lorsqu'on tient un tel discours ?
Voici quelques verbatim de nos collègues :
« Mes collègues et moi sommes très inquiets de cette visite de notre RR.
Qu'est-ce que c'est que cet engagement demandé !! Nous avons déjà des objectifs annuels, un bilan mensuel, des mails quotidiens !
Nous ne supportons plus cette pression commerciale permanente. C'est devenu invivable au quotidien. Notre santé est en jeu »
« Je tiens à vous informer de la pression mise en réseau face à face. La situation évolue de plus en plus vers une pression inimaginable.
Tout est compté :
° nos rebonds suite à visite, téléphone
- temps d'attente des sociétaires qui viennent en visite spontanée ou qui ont rendez-vous
- nos taux de tout et de rien grâce au formidable outil GPS. .. On n'y comprend rien mais tout est surveillé et surtout comparé par rapport à l'entité, à la région ...
- petit mail insidieux pour nous faire remarquer qu'on n'exploite pas assez les listings
- on nous demande fixer des rendez-vous (car on manque de visite). Cela devient grotesque. On fixe des rendez-vous à des sociétaires qui sont devant nous car on ne peut pas les recevoir... évidemment les 3 collègues qui reçoivent sont toutes occupées...
- on nous demande des heures sup .....
Bref, un ras le bol général s'installe. Je croyais que la MAif prônait un management par la confiance : pourquoi tout compter et tout contrôler et cela tous les jours !!! Nous ne parlerons pas de toutes les nouveautés : bandeau, NORA, calculette décès... »
Les élus UNSA MAIF demandent à la Direction de cesser cette communication à l'encontre de nos collègues de la filière face à face.
Selon elle, le faible niveau de production en épargne et prévoyance serait exclusivement dû à la faible implication des conseillers !!
Quand une problématique concerne une filière dans son ensemble, on peut se demander si ce n'est pas le pilotage lui-même qui est en cause.
On est aussi fondé à douter de l'adéquation des moyens d'accompagnement mis en place pour permettre à la filière FAF d'assurer ce fameux « pivot » vers l'assurance de personnes.
Les élus UNSA MAIF sont conscients des difficultés que l'entreprise peut rencontrer et de la nécessité qu'elle assure son développement pour continuer d'offrir le meilleur service à ses sociétaires. Ils sont aussi conscients que le pilotage de la performance commerciale est un enjeu majeur de la Direction.
Cependant, un pilotage efficace passe par :
- des formations, pour aider nos collègues pour améliorer leur discours et leurs compétences
- par la mise en avant des réussites des personnes, ce qui contribue à une plus grande cohésion des équipes
Un pilotage efficace ne passe pas par une pression sur les salariés, et des menaces à peine dissimulées.
« Les entreprises qui réussissent sont celles qui ont une âme »